À partir du 1er janvier 2025, toute moto ou scooter antérieur à la norme Euro 3 Crit’Air 3 sera interdit de circulation dans les Zones à Faibles Émissions de plusieurs grandes villes françaises. Les modèles concernés, souvent mis en circulation avant 2007, ne bénéficieront d’aucune dérogation systématique, sauf exception locale très limitée.
Le non-respect expose à une amende forfaitaire de 68 euros. Le classement Crit’Air, déjà bien connu des automobilistes, s’applique désormais strictement aux deux-roues motorisés, sans distinction selon la fréquence d’utilisation ou l’état du véhicule.
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Plan de l'article
Comprendre les ZFE : pourquoi ces zones bouleversent la circulation des deux-roues
La création des zones à faibles émissions (ZFE) redistribue les cartes pour tous ceux qui circulent à moto ou en scooter. Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Toulouse, Grenoble : ces agglomérations n’attendent plus pour mettre en place des restrictions fermes, dictées par la loi orientation mobilités et la loi climat résilience. Le but est limpide : diminuer la pollution de l’air dans des centres-villes où respirer reste un défi quotidien.
Ce sont les deux-roues les plus polluants qui sont visés en priorité. Longtemps, les motos et scooters passaient sous le radar, mais désormais, la vignette Crit’Air s’impose sur leur pare-brise, au même titre que sur chaque voiture particulière. Crit’Air 4, Crit’Air 5 ou absence de classement : ces catégories n’ont plus leur place sur la voirie urbaine. Le système repose sur l’année de mise en circulation et la norme Euro du véhicule, essence ou diesel, sans exception.
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Chaque métropole fixe ses propres règles, son propre calendrier et ses frontières. À Paris, la ZFE englobe tout l’intra-muros. Lyon et Marseille, de leur côté, adaptent le périmètre en fonction des axes et des quartiers. Certains professionnels, comme les livreurs, dépanneurs ou véhicules d’urgence, gardent une marge de manœuvre très limitée grâce à des exemptions locales, mais ces cas restent rares.
Voici comment les principales villes appliquent ces restrictions :
- ZFE Paris : dès 2025, Crit’Air 3 sera refusé sur tout le territoire parisien.
- ZFE Lyon, Marseille : le calendrier avance par étapes, mais l’objectif reste le même.
- Autres métropoles : chaque ville adapte le dispositif à la réalité de son parc roulant et de sa pollution.
Résultat, les deux-roues motorisés les plus anciens voient leur accès drastiquement réduit. L’idée est limpide : pousser les conducteurs à choisir des motos, scooters ou cyclomoteurs plus propres, ou à opter pour d’autres modes de déplacement, tout en laissant à chaque ville une marge d’ajustement. Rien n’est figé, et les règles, souvent, évoluent au fil des mois.
Quelles motos et scooters seront concernés par les interdictions en 2025 ?
La liste des motos et scooters frappés par les restrictions ZFE ne cesse de s’allonger à mesure que les grandes villes accélèrent leur calendrier. Dès 2025, la règle s’impose dans la plupart des métropoles : tout deux-roues motorisé classé Crit’Air 4, 5 ou non classé sera exclu des zones concernées. Sont visés principalement les modèles immatriculés avant juillet 2004 pour les motos, et juillet 2006 pour les scooters.
Le critère de sélection est simple : année de première immatriculation et norme Euro respectée. Voici comment se répartissent les véhicules concernés :
- Les motos essence Euro 1 ou non classées (avant juin 2000) et Euro 2 (jusqu’à juin 2004) seront interdites.
- Les scooters essence mis en circulation avant juillet 2004 seront également concernés par l’interdiction.
- Les cyclomoteurs datant d’avant 2000 n’auront plus le droit d’entrer dans les ZFE.
Le champ d’exclusion s’étend : les rares modèles diesel sont rejetés d’office. Quant aux véhicules sans certificat d’immatriculation conforme ou dont la norme Euro n’est pas connue, ils se retrouvent systématiquement interdits. Après une période de pédagogie, les sanctions tomberont : amendes, immobilisation du véhicule, contrôles renforcés sur le terrain.
Chaque ville ajuste son calendrier : Paris écartera dès 2025 toutes les motos Crit’Air 3, tandis que Lyon, Marseille et d’autres suivront avec des délais proches. Pour les motos de collection (plus de 30 ans, carte grise spécifique), quelques exemptions subsistent, mais elles restent très limitées et accordées au cas par cas.
Se déplacer en ZFE : quelles solutions pour continuer à rouler ?
L’arrivée des zones à faibles émissions impose aux motards urbains un vrai changement de cap. À Paris, Lyon, Marseille et dans d’autres grandes villes, les restrictions sur les motos et scooters anciens forcent à revoir ses habitudes de déplacement. Plusieurs alternatives existent pour continuer à circuler dans les ZFE sans risquer de sanction.
La première voie est claire : passer à un véhicule électrique ou hybride. Aujourd’hui, les motos et scooters électriques offrent autonomie et performances, dépassant souvent les 100 kilomètres selon les modèles. Ces véhicules accèdent sans restriction à toutes les ZFE. Les aides financières font la différence : bonus écologique et prime à la conversion peuvent alléger la facture jusqu’à 2 100 € pour l’achat d’un deux-roues neuf en 2024.
Pour les amateurs de motos de collection, il reste parfois la possibilité d’obtenir une dérogation locale, sous réserve de posséder une carte grise spécifique et de respecter les démarches auprès de la mairie ou de la préfecture. Les professionnels, quant à eux, peuvent bénéficier de statuts particuliers selon la nature de leur activité : urgence, livraison, transport de matières dangereuses.
Les constructeurs multiplient les offres pour faciliter la transition : location longue durée, crédits avantageux, remises sur les modèles compatibles ZFE. Les compagnies d’assurance adaptent leurs contrats aux nouveaux usages urbains, intégrant parfois l’assistance spécifique aux véhicules électriques ou la garantie batterie. Avant de faire votre choix, évaluez vos besoins réels de déplacement et tenez compte des règles qui s’appliquent à votre ville.
Conseils pratiques pour anticiper et respecter la réglementation
Le compte à rebours s’accélère pour les détenteurs de motos et scooters classés Crit’Air 4, 5 ou sans classement. Dès 2025, la généralisation des ZFE dans de nombreuses grandes villes (Paris, Lyon, Marseille, Strasbourg) entraînera une intensification des contrôles et une multiplication des sanctions. Premier réflexe : vérifiez la catégorie Crit’Air de votre deux-roues. Le site officiel vous permet d’obtenir cette information à partir de votre immatriculation.
Quelques points à surveiller pour rester en règle :
- Contrôle technique moto : dès 2024, les motos de plus de 125 cm³ devront passer par un centre agréé. Ce contrôle, distinct de la vérification des émissions, portera sur la sécurité et la conformité du véhicule.
- Radars ZFE et amendes : dans certaines villes, des radars automatiques contrôlent déjà la circulation des véhicules interdits. L’ANTAI adressera une amende comprise entre 135 € et 750 € selon la gravité du manquement.
- Sanctions : circuler en zone non autorisée expose à une immobilisation du véhicule et, parfois, à un retrait de points sur le permis.
Adoptez les équipements motard adaptés : casque homologué, vêtements réfléchissants, systèmes ABS pour les motos récentes. Les règles évoluent vite : consultez régulièrement les arrêtés municipaux et la signalisation propre à chaque ZFE. En cas de doute, rapprochez-vous d’un centre agréé ou connectez-vous sur le site officiel.
En 2025, la route appartiendra à ceux qui s’adaptent vite. Les centres-villes cherchent à respirer, et la moto urbaine doit désormais composer avec ce nouvel air du temps.